Le développement des véloroutes et du cyclotourisme

François Spinelli

développement véloroutes

Depuis 1998, la France s’est dotée d’un Schéma national des véloroutes, lequel compte près de 19 000 kilomètres d’itinéraires dont 10 parcours EuroVelo, c’est-à-dire des itinéraires à dimension européenne.

Ces dernières années, la France est devenue l’une des plus grandes destinations du cyclotourisme en Europe.

Les bouleversements dans la pratique du vélo

La France a connu une décennie complète de bouleversements de la pratique du vélo. Parmi ces bouleversements, on peut citer :

  • le retour du vélo dans le centre des grandes villes
  • la forte hausse du vélo pour aller au travail
  • la hausse du nombre de pratiquants
  • le développement du vélo à assistance électrique (VAE)
  • l’augmentation des investissements de la part des collectivités

Sur ce dernier point, les 15 dernières années font date. Les collectivités ont fait des efforts importants d’aménagement et d’investissement dans les politiques cyclables tant en milieu urbain que sur les véloroutes et voies vertes.

Certaines villes comme Nantes, Grenoble, Bordeaux, Strasbourg, Paris ou Toulouse investissent aujourd’hui plus de 15 €uros par an et par habitant dans leur politique cyclable, chiffre qui commence à se rapprocher de ce que les villes Néerlandaises mettent depuis 40 ans (33 €uros par an et par habitant). Au total, le budget d’investissement des collectivités sur les politiques cyclables utilitaires ou loisirs a augmenté de 40% en 10 ans, passant de 328 à 468 millions d’euros. Le Schéma national des véloroutes était début 2019 réalisé à 68% avec 15 780 kilomètres dont 48% en site propre.

Des pratiques différentes selon les véloroutes

Au-delà du tourisme, à l’instar de La Vélodyssée (véloroute et voie verte en Bretagne et le long de l’Atlantique), les véloroutes sont des infrastructures du quotidien, notamment pour aller au travail. Ces itinéraires sont aussi utilisés par les cyclistes « à la journée », notamment sur les lieux de villégiatures comme les voies sécurisées dans les Landes.

En fait, la part des touristes varie fortement d’un itinéraire à un autre selon le contexte. Elle est faible sur la ViaRhôna qui traverse des grandes agglomérations comme Lyon où la pratique excursionniste utilitaire et de loisir est considérable, elle est très importante sur La Vélodyssée sur la côte Atlantique en lien avec la densité de lits touristiques (avec environ 500 hébergements « accueil Vélo » le long de l’itinéraire).

Les retombées du cyclotourisme pèsent aujourd’hui près de 5,1 milliards d’euros par an.

En 2020, les pouvoirs publics ont ouvert 1 784 kilomètres de nouveaux itinéraires. Si l’engouement dépasse les métropoles, cette victoire ne doit pas faire oublier des zones d’ombre, notamment la baisse de la pratique du vélo dans les banlieues et les communes de 2ème couronne. La pratique du vélo a fortement augmenté dans les grandes villes mais uniquement dans la partie centrale et sur les déplacements d’échange avec le centre, là où les conditions de déplacement et de stationnement en voiture sont difficiles. Partout ailleurs en périphérie, la pratique du vélo baisse.

L’usage du vélo en ville et pendant les vacances diffère donc. Si le vélo a le vent en poupe pour les loisirs, la France reste très en retard parmi ces voisins européens dans la pratique quotidienne, y compris chez les enfants et les jeunes.

Pour les retrouver, le site web « EuroVelo – The European cycle route network » fait référence puisqu’il présente ces 10 routes EuroVelo.

François Spinelli