NELLY MITJA NOUS EMMENE A LA DÉCOUVERTE DE LA BD CLASSIQUE EN 5 POINTS

François Spinelli

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« Houba houba » ! Tintin, Blake & Mortimer, Spirou, Luky Luke, Astérix, Thorgal, Gaston Lagaffe, Boule et Bill … Qui n’a jamais tenu entre ses mains un de ces albums considérés aujourd’hui comme grands « classiques » de l’Univers de la bande dessinée ?

Si ce n’est pas votre cas, Nelly Mitja nous propose ici un petit tour d’horizon de la bande dessinée classique en 5 points.

Pour se détendre un peu cet été, Nelly Mitja, passionnée de bandes dessinées, notamment de romans graphiques, nous propose de (re)découvrir l’Univers de la bande dessinée à travers une série de mini articles. Histoire de la BD, genres, quelques chiffres, p’tites bio et tops 10 sont au programme de ce petit focus sur le 9ème art. Cet été, c’est BD avec Nelly Mitja ! « 

01. Petite définition

La bande dessinée c’est quoi exactement ? Disons qu’il s’agit d’une petite histoire qui nous est narrée sous la forme d’une suite de dessins avec des personnages qui s’y s’expriment aux travers de phylactères, plus communément appelés bulles de texte. S’il existe plusieurs genres, plusieurs formats, il y en a néanmoins un qui a su traverser le temps sans déroger à une certaine ligne de conduite. Il s’agit de la bande dessinée franco-belge qui s’est imposée dans les années 50 et 60 et qui est très souvent considérée comme la forme « classique » de ce petit univers.

02. Source et évolution

Sans revenir sur la petite histoire de la bande dessinée, nous nous attarderons aujourd’hui sur ce que l’on nomme «la bande dessinée franco-belge ».

02.1. Alain Saint Ogan et Hergé : Pères fondateurs de la bande dessinée classique

Ainsi, c’est le français Alain Saint-Ogan qui posera les premières fondations de la bande dessinée moderne (à l’époque) en Europe avec les personnages de Zig et Puce (1925) et l’utilisation systématique des phylactères.  Très inspiré par ce dernier, le belge Georges Remi, alias Hergé, créera Tintin en 1929. Perfectionniste, il sera également à l’origine de la formalisation des codes de ce médium qui gagnera bientôt nos bibliothèques sous l’appellation « album ».

02.2. Le Journal de Spirou vs Le Journal de Tintin : Deux écoles

En 1938, le périodique belge Le Journal de Spirou fait son entrée avec la famille Dupuis. Destiné à la jeunesse, Le Journal de Spirou est animé par le personnage du Groom Spirou créé par le français Robert Pierre Velter alias Rob-Vel. Il sera repris en 1940 par le belge Joseph Gillain, alias Jijé, qui deviendra en quelque sorte l’ « homme à tout faire » de la maison et donnera vie à de nouveaux personnages tels que Spirou et Fantasio (1938), Trinet et Trinette (1939), ou encore Don Bosco et Jean Valhardi (1941). Suspendu sous l’occupation, Le Journal de Spirou est relancé en janvier 1946. Le Journal de Tintin fait quant à lui son apparition en septembre de la même année avec les éditions belges du Lombard et un Hergé inflexible aux commandes. Ainsi, commence à se dessiner un véritable modèle de presse de bandes dessinées avec de nouveaux auteurs comme les belges Maurice de Bévère, alias Morris (Lucky Luke), André Franquin (Gaston, Le Marsupilami), Eddy Paape (Jean Valhardi, Marc Dacier, Luc Orient), Willy Maltaite, alias Wil (Tif et Tondu, Isabelle) pour l’équipe de Jijé, et Edgard Pierre Jacob (Blake & Mortimer), Paul Cuvelier (Corentin), Jacques Laudy (Hassan et Kaddour), et le français Jacques Martin (Alix, Lefranc) pour l’équipe d’Hergé. Aussi, on commence à parler de « L’école de Marcinelle », caractérisée par le style caricatural des auteurs du Journal de Spirou, en opposition à « L’école de Bruxelles » du Journal de Tintin, où le style y est bien moins expansif et où l’on parle de « ligne claire ».

02.3. Loi du 16 juillet 1949 : Exit les comics, la BD Franco-belge est dans la place

Bien que rebut du régime de Vichy, la Loi du 16 juillet 1949 va permettre à la bande dessinée franco-belge de se tailler la part belle en Europe. Stipulant que toute publication destinée à la jeunesse ne pourra comporter « aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse », cette loi protectionniste réduira considérablement les ventes de comics américains sur le territoire ce qui permettra à la bande dessinée franco-belge, plutôt policée,  de prendre les rênes des ventes. Pour la petite info, elle sera modifiée en 2011 en stipulant que les publications destinées à la jeunesse « ne doivent comporter aucun contenu présentant un danger pour la jeunesse en raison de son caractère pornographique ou lorsqu’il est susceptible d’inciter à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l’usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes, à la violence ou à tous actes qualifiés de crimes ou de délits ou de nature à nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral de l’enfance ou la jeunesse. Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse. »

02.4. La revue Pilote : Libéralisme et petite mort de la presse de BD jeunesse

En 1959, les français François Clauteaux, René Goscinny, Albert Uderzo et le belge Jean-Michel Charlier se lancent également dans la presse de bandes dessinées avec la revue hebdo Pilote, née de la rébellion de plusieurs auteurs contre leurs maisons de presse. C’est aussi la naissance du personnage d’Astérix qui rencontrera un vif succès et fera l’objet d’un premier album deux ans plus tard, en 1962, avec Astérix le Gaulois publié chez Dargaud.La revue connaitra des débuts difficiles, les ambitions de ses créateurs et de son racheteur Georges Dargaud (1960) l’ayant mené au bord du gouffre à plusieurs reprises. Il faudra donc attendre près de trois ans pour que Jean-Michel Charlier et René Goscinny, dans un style plus libéral, en reprennent les commandes. Aussi, chez Pilote, Goscinny n’hésitera pas à casser les genres en proposant des auteurs atypiques comme les français Jean-Claude Mézières (Valérian), Jean Maurice Jules Cabut, alias Cabu (Le Grand Duduche), Marcel Gotlib (Dingodossiers, Rubrique-à-brac) et Jean Giraud (Blueberry) ou encore Claire Bretécher (Cellulite). La revue Pilote dénotera du Journal de Spirou et du Journal de Tintin, en ce sens qu’elle réussira à s’extirper d’un modèle de bien-pensance, plutôt destinée aux plus jeunes, en s’adaptant à un lectorat qui évolue. A ce titre, Jijé rejoindra la bande de Pilote pour collaborer notamment sur Les Aventure de Tanguy et Laverdure. Néanmoins, le lectorat de Pilote a bien compris le principe de l’album et commence à se détourner de la revue au profit de la bande dessinée éditoriale. Les ventes de Pilote commencent à chuter et ses auteurs à se retirer pour intégrer des revues plus spécifiques ou plus satiriques comme Hara-Kiri créé en 1960 par François Cavanna et Georget Bernier, L’Echo des Savanes, créé en mai 1972 par trois anciens (Claire Bretécher, Marcel Gotlib et Nikita Mandryka) ou encore Métal Hurlant créé là aussi par un ancien de Pilote en 1975, Jean Pierre Dionnet. En octobre 1989, Pilote disparaît, un an après Le journal de Tintin (novembre 1988). Seul Spirou résiste encore aujourd’hui, avec plus ou moins de difficultés.

02.5. Et aujourd’hui ?

Si l’Univers de la bande dessinée a beaucoup évolué au cours de ce dernier siècle avec l’avènement du comics, du manga et plus récemment du roman graphique, la bande dessinée dite « classique » persiste et signe encore avec la relève des écoles de Marcinelle et de Bruxelles comme c’est le cas de l’auteur Hervé Darmenton, alias Achdé, qui continue de faire vivre le personnage de Lucky Luke depuis la disparition de Morris en 2001. Et s’il fallait encore le démontrer, que dire des 271 507 albums vendus en 2020 en France Des aventures de Lucky Luke d’après Morris – Tome 9 – Un cow-boy dans le coton, qui fait de cette BD, la plus vendue de l’hexagone (hors mangas) ?

03. Caractéristiques

Personnages sympathiques dépourvus de libido, intrigues, aventures qui se déclinent en plusieurs albums sont parmi les principaux ingrédients de la bande dessinée classique qui se destine le plus souvent à un lectorat jeune. En terme de structuration, nous retrouvons plusieurs éléments, à commencer par la case qui correspond à une image délimitée par un cadre dont les dimensions peuvent varier. Ces cases s’inscrivent dans une bande horizontale (« strip » en anglais) qui en contient généralement entre une et quatre. Enfin, le tout est ajusté sur une planche, c’est à dire une page entière qui intègre par conséquent plusieurs bandes contenant elles-mêmes plusieurs cases. Les cartouches correspondent pour leur part à de petits encadrés rectangulaires destinés aux éléments narratifs et descriptifs alors que les récitatifs sont des encarts rectangulaires qui intègrent un texte destiné à informer sur le lieu et le temps de l’action. Les phylactères sont quant à eux exclusivement destinés aux dialogues et aux pensées des personnages et comportent un appendice qui permet de distinguer ces deux actions. Traduisant des émotions, un mouvement ou des sons bien spécifiques, les onomatopées et les idéogrammes sont également très présents dans la bande dessinée classique. Concernant le lettrage, ce dernier doit demeurer lisible tout en évitant de surcharger le dessin. Il est généralement réalisé en lettres d’imprimerie, en majuscules, et intègre les accents sur les voyelles. Il est néanmoins modulable en considération de l’intonation du personnage, l’écriture faisant partie intégrante du graphisme. Aussi, l’ensemble de ces codes esthétiques et narratifs est destiné à créer un fil conducteur cohérent et explicite devant favoriser l’orientation du lecteur, la bande dessinée classique ne souffrant d’aucune ambiguïté. Enfin, le format classique de la bande dessinée (franco-belge) est appelé 48CC. Il implique un album de 48 pages, cartonné et en couleur.

04. L’importance de l’échelle des plans et des angles de vue

L’échelle des plans et les angles de vue jouent également un rôle primordial dans la bande dessinée. Ainsi, le plan d’ensemble ou panoramique, se veut descriptif et permet par conséquent de présenter le décor général alors que le plan d’ensemble cadre le décor et les personnages dans leur environnement global. Le plan moyen permet d’attirer l’attention en se concentrant sur le personnage en entier lorsque le plan rapproché (taille ou poitrine) ou le plan américain (cuisses) permettent d’isoler ce dernier et ainsi impliquer le lecteur dans l’action ou dans un dialogue. En supprimant la distance, le gros plan permet de dramatiser et d’émouvoir le lecteur alors que le très gros plan, en s’attardant sur un détail, donne un indice. Les angles de vue (vue en plongée, en contre-plongée, champ –  contre-champ) permettent pour leur part de traduire l’ambiance (écrasement, menace, supériorité, domination…).

05. Petit zoom sur les différentes étapes de conception d’une BD

Tout comme la bande dessinée classique obéit à des codes, sa conception, qui peut être réalisée en binôme (scénariste et dessinateur), implique également différentes étapes qui peuvent néanmoins varier suivant les auteurs. Aussi, tout commence avec l’identification du scénario. Que souhaitons-nous raconter ? Où ? Avec qui ? Cette étape, qui implique un travail de recherche, de documentation, afin de bien asseoir le contexte du récit, sous-entend également l’identification d’un ou plusieurs personnages qui dénoteront par leur personnalité à travers des traits, un accoutrement, une certaine posture qui leur seront propres. Ce travail de recherche graphique est également appelé « crayonné ». Le scénario est ainsi un document chronologique qui aboutit généralement sur un document de deux à trois pages. S’en suit alors la création du séquencier qui est une version plus scénarisée d’une quinzaine de pages et qui, comme son nom l’indique, présente une succession de séquences ; la bande dessinée commence à prendre forme. Le découpage, qui demande souvent beaucoup d’énergie aux auteurs, correspond pour sa part à la manière dont les cases seront disposées sur la planche. Il implique également le choix des cadrages. Le découpage va ainsi permettre de déterminer la forme et le rythme de la narration. C’est un élément essentiel à l’exagération ou à la dramatisation de l’histoire. L’encrage correspond quant à lui à la finition du dessin. Il peut être réalisé au pinceau ou à la plume pour donner un effet plus artistique avec des pleins et des déliés, au stylographe afin d’obtenir un tracé plus filiforme, ou encore au feutre. La mise en couleur va elle permettre de définir les ambiances avec des jeux d’ombres et de lumières ainsi que le choix des couleurs. Si cette étape fait aujourd’hui l’objet d’un traitement informatique spécifique, c’est la technique du « bleu de coloriage » qui était autrefois utilisée avec l’utilisation de l’aquarelle et de l’aérographe. Le lettrage correspond pour sa part à l’encrage du texte des dialogues et des commentaires. Enfin, la reliure est la dernière étape. La bande dessinée n’attend plus que son lecteur.

Auteur : Nelly Mitja

François Spinelli

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